Né à Grande-Rivière-du-Nord, le 2 novembre 1932, Henri Namphy, ancien général de l'Armée, ancien chef d'État d'Haïti, occupera des fonctions importantes dans l'armée dont celles de vice-commandant de la garde du Palais National, commandant de département et général de brigade. Il aura marqué ainsi l'histoire politique d'un pays qu'il sera obligé de quitter à jamais.
En effet, le 7 février 1986, des révoltes populaires, sur tout le territoire national ou presque, poussent le président Jean-Claude Duvalier à démissionner de la tête d'Haïti en remettant officiellement le pouvoir au général Henri Namphy dans une adresse à la nation, avant de partir pour l'exil avec sa famille. Pour diriger le pays, Henri Namphy instaure le Conseil National de Gouvernement (CNG) composé d'autres membres influents de l'Armée et de la société civile dont les colonels Prosper Avril, Williams Régala, Max Vallès, maître Gérard Gourgue et le citoyen Alix Cinéas.
L'histoire rapporte que pendant la première présidence de Namphy, puisqu'il aura dirigé le pays en deux occasions, il rétablit maladroitement certaines libertés, modernise l'armée et met fin aux réformes des Duvalier. Il invite le peuple à la démocratie. Cependant, certains observateurs avisés estiment que la décision de mener un peuple pauvre, illettré et peu instruit à la démocratie, est une farce politique, un complot contre les valeurs et les traditions d'Haïti qui avaient permis au pays de résister, jusque-là, à l'impérialisme, aux ingérences étrangères et au banditisme politique.
Le 20 mars 1986, Gérard Gourgue, Prosper Avril, Max Vallès et Alix Cinéas quittent le Conseil National de Gouvernement parce que, semble-t-il, ils n'ont pas la même vision de l'État que le président-général. Le 21 mars de la même année, un nouveau conseil est installé et est composé, entre autres, d'Henri Namphy, de Williams Régala et de Jacques A. François.
Le 29 mars 1987, sous prétexte de vouloir instaurer une démocratie, Haïti est tenue d'adopter, par voie référendaire et avec le seul motif "makout pa ladan l", une nouvelle constitution qui ne sera jamais appliquée, mais qui ouvrira la voie à l'instabilité, au banditisme politique et à la corruption. Les présidents auront juré sous serment de faire respecter la constitution de 1987, mais en vain, jusqu'à ce que l'un d'eux, René Préval, déclarera publiquement qu'elle est une source d'instabilité, avant de la faire amender par des parlementaires illettrés, peu instruits et surtout corrompus.
En janvier 1988, l'armée organise des élections d'où le professeur Leslie François Manigat est élu président malgré un faible taux de participation populaire. Le 20 juin de la même année, suite à un conflit opposant le président Leslie Manigat au général Henri Namphy, celui-ci renverse le président, reprend la tête de l'État pour une deuxième fois et réafirme l'autorité de l'armée, mettant ainsi fin à la transition démocratique. Il maintient l'ordre par la force, interdit les manifestations populaires, établit la loi martiale, tandis qu'il est soutenu par Washington.
Le 17 septembre 1988, Namphy est à son tour renversé par un groupe militaire commandé par le général Prosper Avril. Après la transition démocratique de 1990 et l'élection de Jean-Bertrand Aristide, il s'exile en République Dominicaine pour ne plus revenir au pays. Il meurt d'un cancer de poumon, le 26 juin 2018, à l'âge de 85 ans.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recomande "Joseph B. Treaster, Man in the News: Henri Namphy; Bestower of Silence and Despair, The New York Times, 21 juin 1988; Sepultan a Namphy en RD, Listín Diario, 2 juillet 2018".
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.
Thank you.
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