L'histoire retient que le premier roi d'Haïti, Sa Majesté Henry Christophe, est père de quatre enfants dont l'un sera couronné roi sous le nom d'Henry II en octobre 1820.
Dès le soulèvement de 1791, Henry Christophe a accédé au pouvoir dans les rangs de l'armée révolutionnaire haïtienne. À la déclaration de l'indépendance et la proclamation de l'Empire d'Hayti entre janvier janvier 1804 et mai 1805, il devient général en chef de l'Armée et prête serment à Dessalines, Gouverneur-général à vie, puis Empereur d'Hayti.
En 1805, il participe sous le commandement de Dessalines à la capture de la République Dominicaine contre les forces françaises. Christophe est chargé par Dessalines de mener la suite de l'expédition. Il attaque les villes Moca et Santiago. Ses mesures lui valent l'hostilité du peuple de Saint-Domingue qui le désigne sous le nom d'Enrique Cristobal. D'après l'avocat dominicain Gaspar de Arredondo y Pichardo, 40 enfants ont été égorgés à l'église du Moca. La révolte de la population pousse les forces haïtiennes à se retirer.
Le 6 avril 1805, après avoir rassemblé ses troupes, le général Christophe emmène les prisonniers dominicains de sexe masculin au cimetière local pour qu'ils soient exécutés. Parmi les victimes, le presbytère Vásquez et 20 autres prêtres. Plus tard, il met le feu à toute la ville et à ses cinq églises. En sortant, il emmène avec ses hommes, 249 femmes, 430 filles et 318 garçons. Avant de quitter Saint-Domingue, Dessalines ordonne à Christophe de faire exécuter tous les prisonniers dominicains avant de rentrer en Haïti.
Henry Christophe est celui qui a reçu le plus grand nombre de lettres après l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines le 17 octobre 1806. Pourquoi? Est-ce parce qu'il était le Général en Chef de l'Armée et qu'on avait l'obligation de l'informer de la mort de l'Empereur d'Hayti ou parce qu'il était complice? Nous espérons pouvoir répondre à cette question plus clairement dans les temps à venir.
En effet, dans une lettre adressée à Henry Christophe le 18 octobre 1806, soit un jour après l'assassinat de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines, le général Étienne-Élie Gérin exprime son admiration pour le futur Roi d'Haïti avant de lui expliquer ce qui s'est passé à Pont-Rouge le 17 octobre.
Nous n'avons pas encore trouvé la copie de la lettre originale, mais dans "Études sur l'histoire d'Haïti, tome 6", nous avons trouvé le contenu de cette lettre que nous soumettons à votre jugement. Lisez-la attentivement et attendez notre prochaine publication!
"Au Port-au-Prince, le 18 octobre 1806, l’an III de l’indépendance.
Le Ministre de la guerre et de la marine,
À Son Excellence, le Général en Chef de l’Armée et Chef Suprême du Gouvernement d’Haïti.
Excellence,
Depuis longtemps nos vœux vous désirent à la tête du gouvernement de notre pays. Une foule d’actes arbitraires, un règne par la terreur, des injustices sans nombre, et un gouvernement dont le but était une destruction et une subversion totales, nécessitaient que vous eussiez succédé au tyran, pour nous faire oublier, par vos vertus et vos talens, les excès de notre Néron. Le malheur du peuple ayant été à son comble, il s’est levé en masse contre celui qui l’a occasionné, et préparait par la force, sa chute, quand la divine Providence, dirigeant cet événement, a conduit Dessalines au Pont-Rouge, sur le chemin du Cul-de-Sac, près de cette ville, pour être frappé à mort par le premier coup de fusil qui a été tiré depuis cette sainte insurrection.
En commandant cette embuscade, j’avais donné les ordres les plus positifs de ne le point tuer, mais bien de l’arrêter pour qu’il fût jugé. Cependant, au moment que je criai : halte ! il se saisit d’un de ses pistolets, en lâcha un coup, et fit des mouvemens pour rétrograder et se sauver. Alors partit ce coup de fusil qui l’atteignit, ensuite une décharge ; et la fureur des soldats alla au point de mutiler et d’écharper son corps inanimé. Le colonel Marcadieu périt aussi en le défendant, et a excité bien des regrets. La difficulté de contenir des esprits montés et exaspérés a empêché de sauver cet homme estimable. Le reste de son état-major est en grande partie ici.
Ainsi, le tyran n’est plus, et l’allégresse publique applaudit à cet événement, comme elle vous nomme pour nous gouverner. Le peuple et l’armée ne doutent pas, Excellence, que vous vouliez bien agréer les fonctions dont ils vous chargent, par une volonté générale bien prononcée et spontanée.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli, Excellence, une lettre des chefs de la 1ère division du Sud ; une relation de la marche de l’armée que j’ai commandée, et des heureux résultats qui en ont été la suite ; des exemplaires de l’acte du peuple qui vous proclame son chef ; et le triplicata d’une lettre que je vous écrivis de l’Anse-à-Veau, dont aucunes ne vous sont, je crois, parvenues, puisque celle que j’ai l’honneur de vous remettre ci-joint m’a été rendue ici.
J’ai l’honneur d’être, avec respect, de votre Excellence, le très-humble et très-obéissant serviteur,
Signé : Et. Gérin.
Au Quartier-Général du Port-au-Prince, le 18 octobre 1806."
Après l'assassinat de l'empereur Jean-Jacques Dessalines en octobre 1806, Henry Christophe se retire dans le Nord et crée un gouvernement séparé de celui de Pétion dans le Sud. Il devient le 17 février 1807, Président et Généralissime des Forces de Terre et de Mer de l'État d'Haïti du Nord. Et, le 26 mars 1811, il est couronné Roi d'Hayti.
Le 5 avril 1811, le Roi Henry proclame une classe nobiliaire dont les titres, les écus et les devises sont destinés à se transmettre de façon héréditaire. Ce système nobiliaire s'inspire en grande partie des institutions britanniques. Christpohe parvient, après plusieurs batailles, à sécuriser les frontières de son nouvel État, il instaure une monarchie constitutionnelle avec lui comme monarque.
Le 2 juin 1811, il est couronné par le grand-archevêque Jean-Baptiste-Joseph Brelle. Premier roi de l'histoire haïtienne. Il établit une nouvelle noblesse. Le Royaume tire ses revenus de la production agricole, principalement du sucre. Le Royaume du Nord était si prospère que le Roi voulait racheter la République Dominicaine pour étendre le Royaume. S'il avait trouvé une entente sur ce rachat, le Roi aurait besoin de 24 heures seulement pour payer en or.
De 1807 jusqu'en 1820, aucune armée ne parvient à franchir les frontières du Royaume du Nord.
En septembre 1820, une insurrection éclate à Cap-Haïtien provoque une révolte presque générale dans le pays. La révolution se déclenche rapidement dans le Nord, la ville la plus riche du royaume, Cap-Haïtien, tombe sous le contrôle révolutionnaire en octobre. Souffrant de sa paralysie et voyant la situation lui échapper, le roi se suicide le 8 octobre 1820 en se tirant une balle en argent pur dans le cœur lors d'une messe dans une église qu'il avait fait construire.
Après sa mort, son fils le prince héritier Victor-Henry est proclamé roi par ses partisans sous le nom d'Henri II à l'âge de 16 ans. Mais la ville de Milot est prise par les insurgés et le nouveau roi est pendu le 18 octobre 1820. La reine Marie-Louise Coidavid et ses filles s'exilent en Italie.
Les noms des quatre enfants du Roi Henry Christophe avec son épouse, la reine Marie-Louise Coidavid Christophe:
1- le prince François-Ferdinand Christophe qui est né en 1794 et est décédé en 1814 à l'âge de 20 ans seulement.
2- la princesse Françoise-Améthyste Christophe qui est né en 1798 et est décédé en 1840 à l'âge de 42 ans, sans postérité.
3- la princesse Athénaïs Christophe qui est né en 1800 et est décédé en 1839 à l'âge de 39 ans, sans postérité.
4- le prince royal Victor-Henry Christophe, né à Cap-Haïtien le 3 mars 1804, il est couronné Roi le 08 octobre 1820 à l'âge de 16 ans seulement et succède à son père. Mais dix-huit jours plus tard, le 18 octobre, il est assassiné par les rebelles dans la ville de Milot.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Monfried Walter, "The Slave Who Became King: Henry Christophe", Negro Digest, Volume XII, October, 1963".
#Team_PROFILE_AYITI
#AYITI_SANS_MENSONGE.
M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches
Bonjour !
RépondreSupprimerJ'éprouve un immense plaisir à lire vos publications sur ce blog, même si je ne puis en lire qu'un nombre limité en raison de nombreuses autres contraintes qui limitent mon temps de lecture.
Toutefois, pour cet article en particulier, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le Roi Henry avait gardé l'orthographe anglaise de son prénom (avec un "y" plutôt qu'un "i", comme on peut le noter par exemple pour le "Code Henry" paru en 1812 ou pour le nom de la ville du Cap-Henry, actuel Cap-Haïtien.
Cela étant, je profite de l'occasion pour vous remercier et vous féliciter pour ce beau travail que vous faites avec la publication de ce blog.
Jean Vilfort Eustache
Très bien Eustache! Merci!
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