Nous n'avons pas compris suffisamment l'importance de l'arrière-pays. Nous n'avons pas rendu les services publics disponibles dans les sections communales, dans les villages ou dans les bourgs.
Nous avons attendu trop longtemps pour apporter l'électricité, l'eau, la justice, les services fiscaux, les services de l'État civil, la santé, la sécurité, l'éducation non encore disponibles aujourd'hui dans les zones les plus reculées du pays.
Nous avons laissé les paysans sans infrastructures physiques, sans infrastructures institutionnelles depuis 1803. Nous avons désorganisé l'agriculture et l'artisanat détruisant ainsi la production nationale.
Voilà pourquoi ils ont commencé à venir s'installer dans les grandes villes, pour les services de base. Lorsqu'ils y sont arrivés, certains y sont restés malgré eux pour réorganiser leur vie se contentant du strict minimum, d'autres en sont retournés avec le sentiment qu'ils étaient "les oubliés de la République".
Entre temps, comme nous n'avons rien fait pour remédier à la situation; les grandes villes sont devenues de vastes bidonvilles ingérables avec des infrastructures non adaptées à la réalité socio démographique, des ONGs et des gouvernements qui font des dépenses démagogiques, des leaders locaux paresseux et des citoyens passifs. Nos problèmes viennent de là. Nous avons donc besoin de mettre un terme à ce modèle corrompu, inadapté et désuet aujourd'hui pour aller de l'avant. C'est cela ou c'est rien !
Charles Philippe BERNOVILLE.
Avril 2018.