La fille d'un ancien Ministre haïtien de la Justice et de la Sécurité Publique assassiné à Port-au-Prince en octobre 1993, a condamné l'injustice dont son père est victime dans une lettre.
En effet, le 14 Octobre 1993, François Guy Malary, Ministre haïtien de la Justice et de la Sécurité Publique dans le gouvernement du Premier Ministre Robert Malval, est assassiné dans une embuscade à Port-au-Prince alors que son cortège venait à peine de quitter le ministère.
Fusillé par un commando à Turgeau, Guy Malary meurt sur-le-champ. Son chauffeur et son garde du corps sont également tués. Le 28 octobre, une note de la CIA accuse trois membres du Front Révolutionnaire pour le Progrès d'Haïti (FRAPH): Louis-Jodel Chamblain, Emmanuel Constant dit Toto Constant et Gabriel Douzable; ils auraient rencontré un militaire haïtien afin de planifier l'assassinat de Guy Malary.
À notre connaissance, la justice haïtienne n'a condamné personne dans le cadre de cet assassinat. Cependant, nous savons qu'une rue du Cap-Haïtien, un Lycée et un Aéroport du pays portent le nom de Guy Malary.
Dans une courte lettre adressée à Profile Ayiti, le 28 mai 2021, la fille ainée du ministre assassiné, madame Sandrine Malary, qui avait 17 ans le jour de l'assassinat de son père, révèle que la famille n'a jamais obtenu justice ni aucune considération de la part de l'État haïtien et des institutions pour lesquelles Guy Malary travaillait de son vivant.
Voici donc un extrait de la lettre:
"Vous avez écrit un article sur l’assassinat de mon père (Guy Malary) il y a quelques années. Je viens de le voir. Il n'y a pas eu de justice pour sa famille. Aucun gouvernement ne nous a jamais contactés à propos de l'aéroport, personne n'a parlé de la rue ou du lycée. Même Unibank, qu'il a contribué à créer, a abandonné ses enfants.
Je suis son aîné et j'avais 17 ans au moment de sa mort. J'ai maintenant 44 ans et toujours pas de justice pour moi ou mes frères et sœurs. Pas même assez de respect ou de considération pour nous inviter aux inaugurations ou demander nos bénédictions pour utiliser son nom.
Je voulais juste que vous sachiez que nous existons et que nous avons été oubliés de tous, même de ceux qu'il appelait des amis.
Salutations,
Sandrine Malary".
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La version originale de la lettre:
"You wrote an article about my father’s assassination (Guy Malary) a few years back that I just saw. There has been no justice for his family. No government has ever contacted us about the airport, nobody reached out about the street or the lycee. Even Unibank, that he helped create has abandoned his children.
I am his oldest and I was 17 at the time of his death. I am now 44 and still no justice for me or my siblings. Not even enough respect or consideration to invite us to inaugurations or ask for our blessings to use his name.
Just wanted you to know that we exist and that we were forgotten by all, even those he called friends.
Regards,
Sandrine Malary".
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.