M’as-tu vu ?
On te voit surtout
On te voit partout
Dans la ville, tu es un faux brillant
Dans les rues, tu es super bruyant
On te voit en auto
On te voit à moto
On te voit en bateau
On te voit à vélo
Tu es, sur la piste de danse
Roi, le seul coq qui chante
Qu’à l’église, « âme pure », le ciel t’attend
Dirait-on, mais tu préfères attendre
Tu bâtis ta vie sur les préjugés
Tu ne fréquentes que les privilégiés
Dans le stade, tu joues au champion
Mais tes gaffes poussent en champignons
Égoïstement, tout tu analyses
Dans la merde, l’obscurité tu t’enlises
Tu penses avoir prise sur les autres
Tellement tu les mesures à ton aune
Pour avoir de la classe, « grand homme »
Sorbonnard ! aux gros diplômes
Alors, tu te fais dieu
On te prend au sérieux
Toujours, tu es au-devant de la scène
Des autres, tu n’es pas à la traîne
Tu roules le monde dans la farine
Sous de fausses apparences, même insolites
Chef d’orchestre d’une cacophonie
Des naïfs ne voient qu’harmonie
Avec ta verve de colonisés
Tu rabats le caquet des affamés
Pour tes extravagances vaines, belles
À d’autres, tu tires une plume de l’aile
Tu enflammes la toile avec tes photos
Comme ça, tu as l’air riche et beau
Tu t’éloignes du simple, du naturel
Pour tomber dans le sensationnel
On te voit à New-York sur Broadway
On te voit à Paris sur le quai d’Orsay
De ton pays, tu t’en fous
De ton ego, tu deviens fou
Étant politicard, fais la grenouille sauter
Pour être cousu d’or et tenir le dé
Les « patriotards » t’applaudiront
En tant que bluffeur, te suivront
Avant que tu deviennes président
Feras-tu une escale au parlement ?
Haïti pays d’autrui
Le m’as-tu-vu te détruit
Marc Sévère, auteur.
Septembre 2021.