En 1801, le général Toussaint Louverture fait publier une Constitution, la première de l'île d'Haïti, par laquelle il renforce son pouvoir en s'attribuant le droit de sceller et de promulguer des lois, de nommer à tous les emplois civils et militaires, de commander les forces armées et de surveiller toutes les activités financières. Cependant, bien qu'elle renforce les pouvoirs de Toussaint, la constitution de 1801 est autonomiste, mais n'est pas indépendantiste ni séparatiste. Dans son article premier, elle stipule clairement que la colonie de Saint-Domingue fait partie de l'empire colonial français.
"Les députés des départements de la colonie de Saint-Domingue, réunis en assemblée centrale, ont arrêté et posé les bases constitutionnelles du régime de la colonie française de Saint-Domingue, ainsi qu’il suit :
Chargé de présenter la constitution au Premier Consul français, Napoléon Bonaparte, l'envoyé de Toussaint Louverture, Vincent, est arrêté dès son arrivée à Paris, en octobre 1801, et une expédition militaire est envoyée à Saint-Domingue sous les ordres de Charles Leclerc pour recadrer Toussaint Louverture, le ramener à l'ordre, puis rétablir l'esclavage.
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En 1802, tandis que le général Toussaint-Louverture rend Saint Domingue la plus prospère de toutes les colonies françaises, Napoléon Bonaparte envoie le général Leclerc pour l’arrêter et l'humilier. Tombé dans le piège de Leclerc, Toussaint Loverture, le Premier Des Noirs, est arrêté, expatrié et jeté en prison en métropole dans de mauvaises conditions.
En effet, pendant et après son arrestation, les droits de Toussaint Louverture, gouverneur-général de Saint-Domingue, sont violés, et les droits de sa famille ne sont pas non plus respectés. En revanche, il profitera de son incarcération au fort de Joux pour écrire ses mémoires. En voici un extrait:
"Si l’on n’avait plus besoin de mes services et qu’on avait voulu me remplacer, n’eût-on pas dû agir avec moi comme on agit dans tous les temps à l’égard des généraux blancs français? On les prévient avant de les dessaisir de leur autorité; on envoie une personne chargée de leur intimer l’ordre de remettre le commandement à tel ou tel ; et dans le cas où il refuse d’obéir, on prend alors de grandes mesures contre eux ; on peut alors avec justice les traiter de rebelles et les embarquer pour la France.
J’ai vu même quelques fois des officiers généraux criminels pour avoir manqué à leurs devoirs ; mais en considération du caractère dont ils étaient revêtus, on les ménageait, on les respectait jusqu’à ce qu’ils fussent devant l’autorité supérieure.
Le général Leclerc n’aurait-il pas du m’envoyer chercher et me prévenir lui-même qu’on lui avait fait des rapports contre moi sur tel ou tel objet, vrai ou non? N’aurait-il pas dû me dire: "Je vous avais donné ma parole et promis la protection du gouvernement; aujourd’hui, puisque vous vous êtes rendu coupable, je vais vous envoyer auprès de ce gouvernement, pour rendre compte de votre conduite". Ou bien : "Le gouvernement vous ordonne de vous rendre auprès de lui, je vous transmets cet ordre". Mais point du tout: il a au contraire agit envers moi avec des moyens qu’on n’a jamais employés même à l’égard des plus grands criminels. Sans doute je dois ce traitement à ma couleur; mais ma couleur m’a-t-elle empêché de servir ma patrie avec zèle et fidélité? La couleur de mon corps nuit-elle à mon honneur et à ma bravoure?
À supposer même que je fusse criminel et qu’il y eût des ordres du gouvernement pour me faire arrêter, était-il besoin d’employer cent carabiniers pour arrêter ma femme et mes enfants sur leurs propriétés, sans égard pour le sexe, l’âge et le rang; sans humanité et sans charité? Fallait-il faire feu sur mes habitations, sur ma famille, et faire piller et saccager toutes mes propriétés? Non. Ma femme, mes enfants, ma famille ne sont chargés d’aucune responsabilité. Ils n’avaient aucun compte à rendre au gouvernement; on n’avait même pas le droit de les faire arrêter..."
Toussaint Louverture mourra de maladies, de chagrin et de froid, le 7 Avril 1803, dans la prison de Joux, en France.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Mémoires du Général Toussaint Louverture, écrit par lui-même, et le Blog de Profile Ayiti."