Dans l'histoire d'Haïti, il existe un épisode douloureux dont on ne parle presque pas dans les écoles haïtiennes. Selon cet épisode historique, les Dominicains ont orchestré contre les Haïtiens, en octobre 1937, l'un des massacres les plus sanglants de l'île. L'histoire dominicaine retient ce moment historique sous le nom de "Massacre du Persil".
Certains considèrent qu'il s'agissait pour les Dominicains d'un moment de vengeance parce qu'ils ont été occupés par les Haïtiens pendant vingt-deux années. Cette idée est merdique! Parce que selon nos recherches, nous pensons que l'histoire de l'occupation a été mal racontée aux habitants des deux pays. D'ailleurs, Trujillo lui-même dira qu'il massacre les Haïtiens afin que les Dominicains puissent jouir en paix des fruits de leur travail mais il ne mentionnera pas l'occupation haïtienne. Pourquoi?
Dans "Comment les Dominicains ont invité Haïti à les occuper", publié en 2019, nous expliquons, dans les moindres détails, ce qui s'est vraiment passé. Contrairement aux idées reçues, les Dominicains n'ont pas été envahis militairement par Haïti, Première République Noire du monde. Il s'agissait, en effet, d'une manoeuvre intelligente des Dominicains eux-mêmes d'inviter Haïti à prendre le contrôle de la République Dominicaine, de remettre leur pays aux Haïtiens plus organisés qu’eux militairement et politiquement, afin de mieux gérer les menaces espagnoles à leur encontre.
Pour lire toute l'histoire de l'occupation, cliquez sur la description suivante: https://www.profileayiti.com/2019/12/comment-les-dominicains-ont-invite.html
En effet, pour revenir à l'histoire du massacre des Haïtiens par les Dominicains, il est rapporté que dans la nuit du 2 octobre 1937, un massacre est organisé en République Dominicaine notamment sur la frontière faisant plus de 12 166 morts, selon les chiffres officiels des deux pays, mais d'autres sources parlent d'un nombre plus élevé, 35 000 morts. Il est également rapporté que dès le premier jour du massacre, le dictateur dominicain, Rafael Trujillo, se déplace à Dajabon, ville frontalière dominicaine, et prononce un discours faux et mensonger contre les Haïtiens:
"Depuis quelques mois, j'ai voyagé et traversé la frontière dans tous les sens du mot. Pour les Dominicains qui se plaignaient des déprédations par les Haïtiens qui vivent parmi eux, les vols de bétail, des provisions, fruits, etc., et sont ainsi empêchés de jouir en paix des fruits de leur travail, j'ai répondu, « Je vais corriger cela". Et nous avons déjà commencé à remédier à la situation. Trois cents Haïtiens sont morts aujourd'hui à Banica. Ce remède va se poursuivre".
Sur la période allant du 2 au 8 octobre 1937, les Haïtiens sont tués avec des fusils, des machettes, des gourdins et des couteaux par les troupes dominicaines, des civils dominicains et des membres des autorités politiques locales dominicaines. Pour s'assurer qu'aucun Haïtien ne sortira vivant du massacre, les autorités dominicaines les empêcheront de fuir en fermant le pont principal entre la République Dominicaine et Haïti.
L'histoire révèle que malgré les tentatives faites pour blâmer le comportement des criminels dominicains, des sources américaines ont confirmé que "des balles de fusils Krag-Jorgensen sont retrouvées en grande quantité dans les cadavres haïtiens, et que seuls les soldats dominicains disposent de ce type de fusils".
Par conséquent, le massacre des Haïtiens par les Dominicains est une action calculée par le dictateur Rafael Trujillo. La majorité des Haïtiens tués, au cours de cette semaine sanglante, sont nés en République Dominicaine. Donc, il s'agit des Dominicains d'origines haïtiennes qui ne sont jamais reconnus comme tel par l'État dominicain. D'autres massacres auront lieu au cours des années qui suivent et les travailleurs haïtiens mourront également de faim, de froid et du paludisme.
À la fin des massacres, les familles haïtiennes comptent leurs morts et les Dominicains s'en réjouissent; le président américain, Sir Franklin D. Roosevelt et le président haïtien, Monsieur Sténio Vincent, demandent des indemnités qui s'élèvent à 750 000 dollars américains pour 25 000 victimes. Ce qui fait une indemnité de 30 dollars américains par victime. Il est essentiel de noter que 525 000 dollars n'ont jamais été payés. Ce qui signifie littéralement que l'État haïtien a reçu seulement 2 centimes par victime comme indemnité. Quelle déception!
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "The Dictator Next Door: The Good Neighbor Policy and the Trujillo Regime in the Dominican Republic, 1936-1945, Erick Paul Roorda; Comment les Dominicains ont invité Haïti à les occuper, Charles Philippe Bernoville, 2019".
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.