En novembre 1801, le Premier Consul français, Napoléon Bonaparte, envoie une proclamation dite de paix à Saint-Domingue dans laquelle il s'adresse directement aux habitants de l'île leur disant qu'ils sont tous français, libres et égaux devant Dieu et devant les hommes. Mais, il y a un inconvénient: si cette proclamation est une proclamation de paix, pourquoi faut-il l'envoyer à Saint-Domingue, l'actuelle Haïti, avec une expédition militaire lourde de quarante vaisseaux, vingt-sept frégates, dix-sept autres corvettes de transport, treize généraux de division, vingt-sept généraux de brigade, un nombre élevé d’officiers de l'armée, et à leur tête le général en chef Leclerc, beau-frère de Napoléon Bonaparte, nommé capitaine-général à Saint-Domingue?
La vérité est qu'il s'agit tout simplement d'une manoeuvre politique de Napoléon Bonaparte qui tient comme lui seul à mettre fin au pouvoir de Toussaint Louverture à tout prix en détruisant la constitution de 1801. Ce faisant, l'autorité de l’empire français serait restaurée à Saint-Domingue et l’esclavage des noirs serait rétabli dans la colonie. Mais, il y a un Dieu pour les noirs!
En effet, nous avons le privilège de soumettre à votre jugement un extrait de cette proclamation jugée despotique et tyrannique par le capitaine-général noir et commandant de l'Arrondissement du Cap, Henry Christophe, qui prêtera à Leclerc toute la résistance qui caractérise un général.
"LE PREMIER CONSUL,
Aux Habitants de Saint-Domingue.
Quelles que soient votre origine et votre couleur, vous êtes tous Français, vous êtes tous libres et égaux devant Dieu et devant les hommes.
La France a été, comme Saint-Domingue, en proie aux factions et déchirée par la guerre civile et par la guerre étrangère ; mais tout a changé : tous les peuples ont embrassé les Français, et leur ont juré la paix et l’amitié ; tous les Français se sont embrassés aussi, et ont juré d’être tous des amis et des frères. Venez aussi embrasser les Français, et vous réjouir de revoir vos amis et vos frères d’Europe.
Le gouvernement vous envoie le capitaine-général Leclerc ; il amène avec lui de grandes forces pour vous protéger contre vos ennemis et contre les ennemis de la République. Si l’on vous dit : Ces forces sont destinées à vous ravir la liberté ; répondez : La République ne souffrira pas quelle nous soit enlevée.
Ralliez-vous autour du capitaine-général ; il vous apporte l’abondance et la paix ; ralliez-vous autour de lui. Qui osera se séparer du capitaine-général sera un traître à la patrie, et la colère de la République le dévorera comme le feu dévore vos cannes desséchées.
Donné à Paris, au palais du gouvernement, le 17 brumaire an X de la République française (8 novembre 1801.)
Le Premier Consul, Bonaparte."
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Étude sur l'histoire d'Haïti, tome 5, Beaubrun Ardouin".
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Notes de Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.