Né à Port-au-Prince le 7 mai 1855, Louis-Joseph Janvier passera toute sa vie à l'étranger, mais portera Haïti dans son coeur et dans son âme. Il sera considéré par les Haïtiens et par des étrangers comme le Défenseur de la Race Noire. Dans "Haïti aux Haïtiens", Louis-Joseph Janvier dénonce l'ingérence étrangère en Haïti. Il se portera candidat pour diriger la ville de Port-au-Prince, mais les Port-au-Princiens ne voteront pas pour lui et rateront l'occasion de mettre un nationaliste à la tête de leur ville.
En effet, après des études classiques au Lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince, Louis-Joseph Janvier se rend en France comme boursier de l'État haïtien où il obtient des diplômes en médecine, en sciences politiques et une licence en droit. Durant ses études en France, il publie de nombreux articles sur l'histoire d'Haïti dans des journaux où il raconte une nouvelle version de l'histoire haïtienne. En 1881, il publie à Paris "Phtisie pulmonaire: causes, traitement préventif". Son ouvrage a été un succès et couronné par la Faculté de Médecine de Paris.
En 1882, il regroupe ses articles de 1840 à 1882 dans un premier recueil titré "La République d'Haïti et ses visiteurs". Cet ouvrage est une réponse de Louis-Joseph Janvier à Victor Cochinat de La Petite presse et à d'autres écrivains. L'ouvrage a été médaillé à l'Exposition universelle d'Anvers. La même année, il participe à un travail collectif et publie un ouvrage intitulé "Les Détracteurs de la race noire et de la République d'Haïti".
Entre 1884 et 1889, Louis-Joseph Janvier publie un ensemble d'essais dont "Haïti aux Haïtiens". Un ouvrage dans lequel il dénonce l'ingérence étrangère en Haïti. Pour lui, cette ingérence étrangère dans les affaires haïtiennes est insupportable. Il en profite pour mettre en garde ses compatriotes contre toute tentative d’aliénation du territoire national. À la mêm période, il publie "L'Égalité des races", "Les Antinationaux, actes et principes", "Les Affaires d'Haïti", "Les Constitutions d'Haïti, 1801-1885". Il publie aussi des romans dont "Le vieux piquet, scène de la vie haïtienne" et "Une Chercheuse".
De 1884 à 1887, Il est Délégué d'Haïti à la Conférence diplomatique de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. En 1892, il devient Membre de la Société d'anthropologie de Paris. En 1902, il devient Ministre plénipotentiaire à Londres après avoir été chargé d'affaires dans cette même ville.
En 1905, Louis-Joseph Janvier revient en Haïti après 28 années passées en Europe. En 1907, il se porte candidat au poste de Maire de Port-au-Prince aux élections municipales, avec l'ambition de moderniser la ville. Il voulait mettre Paris dans Port-au-Prince. Mais ses adversaires politiques feront échec à ce projet. En 1908, il est à nouveau candidat, mais aux élections législatives qui auront lieu le 10 janvier 1908. Le 3 janvier, il est arrêté, son matériel de propagande est saisi, et Nord Alexis en personne lui enjoint de se retirer de la course électorale.
Les Port-au-Princiens ont donc raté l'occasion de remettre le destin de leur ville à un défenseur de la race, à un nationaliste et à un homme de haut rang. Pour la première fois, on aurait eu un homme aussi éduqué à la tête d'un gouverment municipal ou comme représentant de la commune à la chambre des députés. Les Port-au-Princiens auraient donné, pour une fois, un bel exemple aux autres communes du pays. Mais, ils l'ont raté. Le pays l'a raté.
Après son échec aux élections municiaples et législatives de Port-au-Prince, Louis-Joseph Janvier retourne à Londres comme Ministre résident avant d'être nommé dans la même fonction à Paris. La même année, il publie "Élections législatives de 1908: humble adresse aux électeurs de la commune de Port-au-Prince". Nous pensons que les Port-au-Princiens d'aujourd'hui ont le droit de savoir ce qui a éte dit dans cette adresse. C'est une recommandation que nous faisons. Le 24 mars 1911, il meurt à Paris à l'âge de 56 ans.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "La République exterminatrice, volume 5, Roger Gaillard; Haïti aux Haïtiens, Égalité des races, les Détracteurs de la race noire et de la République d'Haïti, Élections législatives de 1908: humble adresse aux électeurs de la commune de Port-au-Prince", écrits par Louis-Joseph Janvier.
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Notes de Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.