Nous avons récemment publié une lettre adressée au Chef provisoire du Gouvernement d'Haïti, S.E. Henry Christophe, dans laquelle le Ministre haïtien de la Guerre et de la Marine, le général Gérin, décrit ce qui s'est passé au Pont-Rouge le 17 octobre 1806.
En revanche, trois jours plus tard, Son Excellence Henry Christophe dira à l'Impératrice Marie-Claire Bonheur Dessalines, dans une lettre, qu'il ignore les chefs des insurgés, leur plan et leur but avant de prendre Dieu à témoin. Ce qui nous fait comprendre qu'il n'aurait pas réçu la lettre du ministre Gérin. Mais, avons-nous bien compris?
Pour voir la lettre du Ministre de la Guerre et de la Marine, le général Gérin, cliquez sur le lien ci-desous:
https://profileayiti.blogspot.com/2020/01/gerin-explique-christophe-ce-qui-sest.html#links
Pour voir les débats qu'elle a générés sur notre plate-forme, cliquez ici https://www.facebook.com/424003571027009/posts/2738443589582984/
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Pour voir la lettre du Chef provisoire du Gouvernement d'Haïti, Son Excellence Henry Christophe, cliquez sur la description ci-dessous:
https://profileayiti.blogspot.com/2020/01/henry-christophe-condamne-lassassinat.html#links
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En effet, en décembre 1806, Henry Christophe envoie le général Dartiguenave dans le Sud auprès des responsables militaires, auprès des soldats et auprès des habitants pour prêcher l’ordre et la tranquillité; pour recevoir des plaintes, pour calmer les esprits, pour maintenir l’union et la fraternité afin de préserver le pays des horreurs de l’anarchie. Il fera tout ça après avoir écouté les conseils de Pétion et de Gérin, selon les instructions.
Cependant, l'histoire rapporte que la mission réelle qui fut confiée au général Dartiguenave par Henry Christophe était d’opérer dans le Sud, de conférer des commandements et d'effectuer des changements militaires nécessaires. Avant d'être accomplie, cette mission est jugée mauvaise par Pétion qui en était informée. Il considère cette tâche comme une stratégie de saper l'autorité du ministre de la guerre et de la marine, le général Gérin, dans le Sud, et il la bloque.
Mais, pourquoi Christophe aurait-il besoin de se débarrasser de Gérin? Et si c'était le cas, pourquoi aurait-il lui-même demandé à Dartiguenave de parler de la mission à Pétion et de travailler de concert avec Gérin une fois arrivé dans le Sud?
Toutefois, dans une lettre adressée à Henry Christophe le 10 décembre 1806, Alexandre Pétion lui donne des conseils que nous estimons être de bonne qualité à la fois sur le plan politique, stratégique et même militaire. Ce qui s'est passé par la suite est bon à savoir, mais nous avons trouvé qu'il était important de soumettre d'abord le contenu de la lettre du 10 décembre à votre jugement. Nous l'avons tiré (contenu) de "Étude sur l'Histoire d'Haïti, tome 6". Lisez et attendez notre prochaine publication!
"Port-au-Prince, le 10 décembre 1806.
Le Général de Division Pétion,
Commandant de la 2ème Division de l’Ouest,
et Membre de l’Assemblée Constituante.
Au Général en Chef Henry Christophe,
Chef provisoire du Gouvernement.
J’ai reçu, mon général, la lettre que vous m’avez écrite et que le général Dartiguenave était chargé de me remettre. Ce général m’a fait part de la mission dont vous l’avez chargé pour le Sud, et m’a communiqué, d’après vos ordres, les instructions dont il est porteur. Comme, par votre lettre, vous m’invitez à l’aider de mes conseils relativement à cette mission, j’ai pensé qu’il était de mon devoir de lui faire connaître tout le mauvais effet que produirait dans ce moment sa présence dans cette partie : lui-même en est convenu et s’est décidé à vous faire part de nos réflexions, et d’attendre ici vos ordres.
D’après la confiance que vous me témoignez, je dois, mon général, vous dire la vérité, et je suis trop ami de mon pays pour ne pas vous éclairer sur une démarche qui pourrait en troubler le repos.
Le général Gérin est le premier qui s’est mis à la tête de la révolution qui nous a délivré de la tyrannie; il n’a pas balancé à faire le sacrifice de sa famille, exposée à la férocité de Dessalines, pour défendre la cause du peuple. Ce général, depuis le commencement de la révolution (en 1791) n’a cessé de combattre pour la liberté dont on pourrait dire qu’il est le martyr ; dans ce moment même, il se donne tous les mouvements possibles pour maintenir l’ordre et la tranquillité.
En voyant arriver le général Dartiguenave, chargé d’une mission particulière et revêtu du pouvoir de conférer des commandemens, il regardera nécessairement cette démarche comme une marque certaine du peu de confiance que vous avez en lui, et comme un dessein formé d’avilir son autorité aux yeux de ces mêmes hommes qui se sont volontairement rangés sous son commandement. Les officiers qui ont concouru avec ce général au renversement du tyran, croiraient voir un désaveu de leur conduite, et la crainte des suites pourrait les réduire au désespoir. Il est de mon devoir de ne pas vous laisser ignorer que l’effervescence n’est pas encore tout-à-fait apaisée dans cette partie; tous les esprits sont tendus vers la constitution; c’est le baume qui seul peut guérir toutes les plaies que l’inquiétude fait naître. N’est-il pas prudent, mon général, que nous attendions ce moment si désiré ?
Je vous prie de réfléchir vous-même sur les conséquences qui pourraient en dériver. Si une démarche, quoique innocente, était susceptible d’interprétation, le moindre des résultats serait de faire perdre au gouvernement la confiance du peuple; alors l’harmonie serait détruite, la défiance renaîtrait, et le progrès du bien serait retardé dans sa marche. Pesez, dans votre sagesse, mon général, toutes les raisons que je viens de vous déduire, et je suis persuadé que vous les approuverez. Votre propre gloire exige impérieusement que vous fassiez le bonheur de vos concitoyens, et vous manqueriez ce but qui doit vous immortaliser.
J’ai l’honneur de vous saluer respectueusement.
Signé : Pétion."
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Étude sur l'Histoire d'Haïti, tome 6, Beaubrun Ardouin".
#Team_PROFILE_AYITI
#AYITI_SANS_MENSONGE
Notes de Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.
Cette lettre de Pétion, je ne peux l'interpréter que comme un essai à "sucrer" Christophe, d'un homme à qui, en octobre, Christophe disait de faire attention à ne rien faire d'impulsif qui mettrait en danger la paix de la nation. Pétion défend Gérin, chef du complot qui a assassiné Dessalines et auquel il s'est joint. C'est tout. Alors que Christophe, tenu hors du complot et que Pétion passe dans la farine avec un parlement qui enlève tout pouvoir à Christophe, essaye de prendre en main les destins de l'État en mettant de l'ordre, Pétion essaye, lui, de le flatter et de l'embobiner pour l'empêcher de se défaire de généraux trop enclins à trahir leur chef!
RépondreSupprimerLe renard, ici, c'est bien Pétion!