En 1960, l'Assemblée générale de l'organisation des nations-unies prend une résolution par laquelle l'obligation est faite aux puissances colonialistes et esclavagistes européennes dont la France, la Belgique, le Portugal et l'Angleterre, de libérer les peuples sous leur domination. Selon l'article 3 de la résolution, le manque de préparation dans les domaines politique, économique ou social ou dans celui de l'enseignement ne doit jamais être pris comme prétexte pour retarder l'indépendance.
Cependant, ce qui s'est passé par la suite avec les anciennes colonies françaises et belges notamment la Nouvelle République du Congo est passionnant. Une histoire qui implique Haïti, la Première République Noire du monde.
En effet, en juin 1960, Patrice Lumumba devient Premier Ministre de la République Démocratique du Congo, soit 6 mois avant la résolution de l'organisation des nations-unies sur l'octroi de l'indépendance aux peuples coloniaux. Son ambition comme nationaliste est de conduire son pays vers le développement durable. Pour Lumumba, le seul pays capable de l'aider dans ce projet est Haïti, la première république noire du monde. Pour conforter son point de vue, voici ce que disait Patrice Lumumba aux Congolais: "Haïti c'est là où la négritude s'est mise debout, nous devons collaborer avec les Haïtiens pour nous sortir du joug colonial." Et le message a été reçu!
C'est ainsi que le Ministre de l'Éducation Nationale du Gouvernement de Patrice Lumumba, Monsieur Pierre Mulele, décide de faire appel aux enseignants haïtiens pour apporter leur aide au peuple congolais fraîchement indépendant. L'objectif de Pierre Mulele est de faire de l'enseignement un outil de la décolonisation mentale à partir d'une éducation scientifique et nationaliste, une scolarisation démocratique touchant les plus pauvres du pays, avec le souci de rompre avec l'obscurantisme enseigné par les missionnaires européens blancs chrétiens colonialistes.
En juillet 1960, le Ministre congolais de l'Éducation Nationale, Monsieur Pierre Mulele, sur ordre du Premier Ministre Patrice Lumumba, envoie un émissaire en Haïti avec la mission suivante: "convaincre le gouvernement haïtien de nous envoyer des enseignants haïtiens au Congo afin que nous puissions remplacer les enseignants belges."
L'histoire rapporte que l'émissaire congolais envoyé à Port-au-Prince n'a même pas eu le temps de convaincre le président haïtien, François Duvalier, parce qu'à l'instant où celui-ci était en train d'apprendre la nouvelle, il était déjà d'accord avec l'idée. Pourquoi? Pour deux raisons: la première raison, c'est que François Duvalier estimait qu'il avait un devoir envers l'Afrique, maman d'Haïti. La deuxième raison, c'est que le président haïtien voulait se débarrasser des intellectuels haïtiens trop critiques envers son régime.
C'est ainsi que le président François Duvalier organisera lui-même la plupart des voyages. Plusieurs centaines d'enseignants haïtiens dont des mathématiciens, des médecins, des avocats, des hommes de lettre partent pour l'Afrique en général, et pour le Congo en particulier. De très tôt, la présence d'enseignants haïtiens dans les écoles et universités congolaises est remarquée.
L'histoire rapporte que les missionnaires européens blancs chrétiens racistes, notamment belges et français, avaient fait savoir aux congolais que les noirs étaient incapables d'apprendre les mathématiques, mais lorsque les mathématiciens haïtiens sont arrivés dans les écoles congolaises ce fut la stupéfaction totale. Leur enseignement est incroyable, et les Congolais n'en croyaient pas leurs yeux ni leurs oreilles.
Par conséquent, pour l'occident blanc chrétien colonialiste raciste, les Haïtiens constituent une menace évidente qu'il faudra neutraliser par tous les moyens possibles, et Patrice Lumumba, un nationaliste égoïste, un révolutionnaire dangereux à éliminer sans condition. En janvier 1961, Patrice Lumumba est assassiné.
En 1963, les Haïtiens constituent le deuxième groupe d'enseignants le plus nombreux du Congo après les Belges, mais les puissances colonialistes et esclavagistes, notamment la Belgique et la France, portent plainte contre Haïti aux Nations-Unies. Haïti a été sanctionnée: d'abord, il y a eu un blocus des investissements étrangers dans le pays et une restriction des visas européens pour les citoyens haïtiens. Ensuite, l'embargo économique contre le premier empire noir du monde moderne a été renforcé.
Pour lire la Déclaration de l'Organisation des Nations-Unies sur l'octroi de l'indépendances aux peuples coloniaux, cliquez sur le lien ci-dessous:
https://profileayiti.blogspot.com/2020/01/declaration-de-loctroi-de-lindependance.html#links
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Haïti et l'indépendance du Congo, Jacques Casimir, 2012-2014; J. Stengers, Congo, mythe et réalités 100 ans d'histoire, 1989; K. Bwatshia, Blancs et Noirs face à la décolonisation du Congo Belge, presse universitaire du Zaïre, 1992."
#Team_PROFILE_AYITI
#AYITI_SANS_MENSONGE
M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.
Une grande injuste à corriger....#HaitiansWithoutBorders... la Diaspora Haïtienne et Africaine doit faire Affirmative Actions
RépondreSupprimerMerci pour avoir porté à nos yeux cette histoire. <3 <3 <3
RépondreSupprimerJe suis congolais. Mes parents m'ont parlé de cette histoire pendant ma jeunesse. Les enseignants haïtiens ont travaille dans le pays (surtout à Léopoldville devenue Kinshasa) jusqu'en 1973 quand Mobutu a nationalisé l'économie nationale. Il y a eu un mouvement de panique chez les expatriés. Nombreux haïtiens sont allés en Afrique de l'Ouest et d'autres se sont rendus en Belgique et en France. Au Congo, le programme de littérature africaine et diasporas de l’école secondaire consacre 6 heures de cours par an sur la diaspora africaine et notamment, les auteurs et personnages illustres haïtiens comme Toussaint Louverture, Antênor Firmin, etc.
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RépondreSupprimerUNION, mes frères et sœurs Africains! UNION, mes frères et sœurs Haïtiens! Ne nous laissons plus diviser par ceux qui veulent notre perte.
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