Le 5 août 1912, soit trois ans avant l'occupation américaine, la HASCO (Haytian American Sugar Company) est fondée avec un capital de 5 millions dollars américains à Wilmington, dans l'État de Delaware, États-Unis, par les entrepreneurs Charles Steinheim, John Christie, et Franck Corpay. Elle sera installée en Haïti pour produire et vendre du sucre. Mais, il y aura des inconvénients qui mettront la compagnie dans l'obligation de cesser ses activités commerciales.
La HASCO est présentée depuis son installation en Haïti comme l'une des plus grandes compagnies industrielles du pays en terme de création d'emplois. Avec 40 000 saisonniers et 3 500 salariés réguliers, la compagnie est une véritable industrie dans la culture de la canne à sucre, dans la raffinerie et dans la production du sucre.
Mais, qu'est-ce qui s'est vrament passé avec la plus grande industrie de production de sucre d'Haïti? Comment le pays a perdu HASCO ?
Mais, qu'est-ce qui s'est vrament passé avec la plus grande industrie de production de sucre d'Haïti? Comment le pays a perdu HASCO ?
En effet, pour pouvoir s'installer dans le pays et prendre normalement son cap, la Haytian American Sugar Company (HASCO) doit trouver une entente avec les paysans, les propriétaires de grandes fermes et l'État haïtien. Cette entente doit favoriser, par exemple, la location des terres haïtiennes par la compagnie pour une longue durée. Les paiements pour les locations des terres seront annuels.
Cependant, l'histoire rapporte que la HASCO n'avait pas toujours respecté ses obligations envers les fermiers et les propriétaires des terres. Le cas le plus connu est celui de la famille Souffrant qui a loué 220 hectares de terres, soit l'équivalent de 500 terrains de foot-ball, à la compagnie, pour un montant de 51 000 dollars américains par année, et depuis 1933, la Compagnie a cessé de payer arguant qu'elle avait acheté les terres.
Cependant, l'histoire rapporte que la HASCO n'avait pas toujours respecté ses obligations envers les fermiers et les propriétaires des terres. Le cas le plus connu est celui de la famille Souffrant qui a loué 220 hectares de terres, soit l'équivalent de 500 terrains de foot-ball, à la compagnie, pour un montant de 51 000 dollars américains par année, et depuis 1933, la Compagnie a cessé de payer arguant qu'elle avait acheté les terres.
En 1950, une héritière de la famille, Madame Aricie Souffrant, traduit la compagnie en justice afin qu'elle paie ses dettes envers la famille. Aucune réaction favorable n'avait été enregistrée de la part d'HASCO pendant plusieurs années.
En avril 1954, la HASCO transmet à l'avocat de la famille Souffrant, Serge Alcindor, l'acte d'achat des terres. Selon l'acte d'achat présenté par la compagnie, c'est Caleb Elliott, mort en 1950, qui aurait vendu les terres à HASCO alors qu'il n'est même pas membre de la famille Souffrant.
En 1955, les frères John et Bradley Clark de la bourse de New-York deviennent les nouveaux propriétaires et gestionnaires d'HASCO. Ils assuraient la gestion de la compagnie pendant 18 ans environs.
En 1973, c'est l'homme d'affaire haïtien, Fritz Mevs, qui devient le nouveau gestionnaire de la compagnie. Cependant, après la chute du régime des Duvalier, les entreprises haïtiennes font face sur le marché local à une concurrence sauvage des produits étrangers favorisés par la contrebande.
En 1987, n'étant pas capable de concurrencer les sucres de la République Dominicaine et de Miami, la HASCO renvoie son personnel et cesse les activités commerciales de production de sucre.
Dans "Haïti 92: démocratie sous pression" publié en 1995, Marc Louis Bazin, économiste et homme politique haïtien, affirme que la HASCO avait demandé à l'État haïtien de prendre des mesures drastiques pour assurer la survie de l'industrie sucrière dans le pays. Parmi ces mesures, nous pouvons citer trois: 1) Faciliter à la HASCO l'obtention d'une ligne de crédit de 12 millions dollars américains au taux de 6 % avec un moratoire de 3 ans et sur simple hypothèque. 2) Exonérer la HASCO de la TCA sur importation du sucre blanc. 3) Annuler toutes les licences d'importation du sucre dans le pays. Aujourd'hui, nous savons qu'Haïti importe pour plus de 220 millions dollars américains de sucre par année.
En 1996, un juge de Port-au-Prince avait exigé que la compagnie rende les terres à leurs propriétaires avec dommages-intérêts, mais la Cour de Cassation a rejeté le jugement.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Haïti 92: démocratie sous pression, Marc L. Bazin; Le livre blanc: conséquences de l'embargo décrété par l'Organisation des Etats Américains contre la République d'Haïti; La canne à sucre dans la plaine du Cul-de-Sac, Université de Bordeaux 3, Département de Géographie; Haïti: l'ensauvagement macoute et ses conséquences, 1957-1990, Leslie Péan; Le pouvoir politique en Haïti de 1957 à nos jours, Etzer Charles
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.