En Août 1945, la deuxième guerre mondiale est pratiquement terminée. Antoine Louis Léocardie Élie Lescot, le président qui a engagé Haïti dans cette grande guerre contre les forces de l'Axe notamment contre le Japon, l'Allemagne et l'Italie, revient sur terre, et fait face à une crise sociale interne factuelle et aiguée.
D'abord, l'économie du pays est à son niveau le plus critique. C'est-à-dire la production nationale est affaiblie et se trouve en très mauvais état, parce que le président venait de donner les terres haïtiennes les plus fertiles aux Américains pour produire du caoutchouc. Cette action est posée dans le cadre de la SHADA, Société Haïtiano-Américaine pour le Développement Agricole. Les agriculteurs ou les cultivateurs du pays ne savent plus à quel saint se vouer.
Ensuite, les rapports des enquêtes menées par des commissions parlementaires de l'époque sur l'engament du gouvernement de Lescot dans la guerre vont jusqu'à montrer que la participation d'Haïti dans la deuxième guerre mondiale, en solidarité avec les Etats-Unis, a coûté au pays de Dessalines plus de 20 millions dollars américains.
Enfin, le gouvernement d'Élie Lescot est dominé par les mulâtres. Le président n'a raté aucune occasion de faire place aux mulâtres dans l'administration publique notamment dans les postes les plus importants. Cette situation a engendré une haine chez les militaires noirs contre le président, lui-même mulâtre. C'est pourquoi lorsqu'il demandera à la garde militaire de réprimer les manifestations anti-gouvernementales dans les rues, les soldats refuseront.
En 1946, Lescot essaie de réprimer la presse haïtienne parce qu'elle dénonce les agissements d'un régime qui ont des impacts négatifs réels sur l'économie nationale, sur la production locale, sur l'agriculture ou sur l'élevage. Bref, sur la vie sociale en général. Cette attitude contre la presse suscite des manifestations spontanées des groupes d'étudiants, mais les manifs seront violemment brisées. À Port-au-Prince, c'est la révolte populaire. Des manifestations s'organisent devant le Palais national, des travailleurs font la grève et les résidences des officiels sont saccagées.
Le 11 janvier 1946, le président Antoine Louis Léocardie Elie Lescot est forcé de remettre sa démission à l'Armée d'Haïti et s'exile. Un gouvernement militaire provisoire est constitué avec le général Franck Lavaud à sa tête.
Le 16 Août 1946, Dumarsais Estimé est élu président d'Haïti par le parlement et devient le successeur officiel de l'ancien président Élie Lescot.
Pour en savoir plus, PROFILE AYITI vous recommande "SHADA, Chronique d'une extravagante escroquerie, Myrtha Gilbert, avril 2012"; "L'histoire interdite d'Haïti dans la 2ème guerre mondiale", disponible sur profileayiti.blogspot.com
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Notes de Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.