L’incapacité des Haïtiens à s’assoir ensemble pour décider de l’avenir de leur patrie, première république noire du monde, pousse des acteurs politiques à autoriser le déploiement des forces militaires onusiennes sur la terre de Jean Jacques Dessalines.
Nous avons appris que les ministres illégitimes du gouvernement non constitutionnel de la République d’Haïti couramment appelé PHTK3, ont autorisé leur chef, le premier ministre Ariel Henri, à solliciter auprès de l’organisation des Nations-Unies une aide humanitaire pour régler les problèmes du pays (la famine, l’insécurité, le développement des gangs armés, la balkanisation du territoire, la contrebande, le trafic des armes, le trafic de la drogue, la corruption etc.).
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Nous avons remarqué que cette décision qui n’en est pas encore une concrètement, à notre sens, a suscité de nombreux commentaires et réactions dans les médias traditionnels corrompus et sur internet depuis plusieurs heures. Il faut rappeler que ce sont ces mêmes médias qui ont fait la promotion des gangs armés dans le pays qui critiquent aujourd’hui la décision du gouvernement de facto de faire intervenir des forces étrangères sur la terre de Jean Jacques Dessalines.
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Dans l’objectif de vous aider à mieux comprendre ce qui est en train de se passer ou ce qui va se passer dans les temps qui viennent, nous avons parlé à un ancien fonctionnaire de l’ONU qui a travaillé à Cap-Haïtien dans le cadre de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH). L’échange a été fructueux.
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En outre, à la fin de notre conversation téléphonique, longue de 15 bonnes minutes, sur la manière dont l’organisation des Nations-Unies déciderait une mission humanitaire robuste pour Haïti, notre ami nous a référé à un texte très intéressant publié en mai 2022, traitant de comment se décide une opération de maintien de la paix de l’ONU dans le monde.
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Pour faire court, nous vous invitons à lire ce texte avec intérêt et intelligence:
« Comment se décide une opération de maintien de la paix de l’ONU?
Le maintien de la paix et de la sécurité est la priorité des Nations Unies. La prévention, par la diplomatie, est l’instrument premier mais parfois l’ONU doit intervenir sur le terrain, ce sont les opérations de maintien de la paix. Il y a actuellement 12 opérations de maintien de la paix sur trois continents : en Afrique, en Asie et en Europe.
Consultations et évaluations.
Le déploiement d’une mission est décidé par le Conseil de sécurité. Cette décision est précédée par des consultations, auxquelles peuvent participer tous les membres des Nations Unies qui le souhaitent, et les représentants du pays où la mission de paix est envisagée. Peuvent également participer les Etats qui souhaitent fournir des contingents et des forces de police pour une opération de maintien de la paix, des organisations régionales ou intergouvernementales et enfin d’autres partenaires clés extérieurs.
Dès que possible, le Secrétariat général de l’ONU déploie une mission d’évaluation technique sur le territoire où est envisagé le déploiement des Casques bleus. Cette mission a pour objectif d’analyser concrètement la situation politique, militaire et humanitaire du pays pour détailler au maximum les potentiels besoins de la mission.
Sur la base des conclusions et des recommandations de la mission d’évaluation, le Secrétaire général soumet au Conseil de sécurité un rapport exposant les options envisagées y compris les effectifs et ressources allouées.
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Les opérations de maintien de la paix multidimensionnelles d’aujourd’hui ne servent pas seulement à maintenir la paix et la sécurité, mais aussi à faciliter les processus politiques, protéger les civils, aider au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des ex-soldats. Elles appuient aussi les processus constitutionnels et l’organisation des élections, protègent et promeuvent les droits de l’homme et aident à restaurer l’état de droit et à étendre l’autorité légitime de l’Etat.
Le rôle clé du Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité de l’ONU détient la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. A ce titre, il peut décider de déployer des opérations de paix par le biais de différents mandats pour empêcher le déclenchement d’un conflit ou sa propagation, stabiliser un conflit après un cessez-le-feu, ou encore aider à la transition vers un gouvernement stable et démocratique.
S’il considère que le déploiement d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies est la solution la mieux appropriée, le Conseil de sécurité l’autorise officiellement en adoptant une résolution définissant le mandat et les effectifs de l’opération et expose en détail les tâches dont elle sera chargée. Le déploiement d’une mission de paix de l’ONU ne peut intervenir que dans le cadre d’un mandat voté à l’unanimité par le Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont 5 membres permanents – Chine, Etats-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni – et 10 membres élus par l’Assemblée générale pour une période de deux ans.
Les 5 membres permanents ont un droit de veto. C’est à dire qu’il suffit que l’un des cinq membres permanents émette un vote négatif pour qu’une résolution ou une décision ne puisse être adoptée.
Le budget et les ressources sont ensuite soumis à l’approbation de l’Assemblée générale qui est composée des 193 Etats membres de l’ONU.
L’ONU n’a pas d’armée.
Le Secrétaire général nomme ensuite un Représentant pour diriger la mission de maintien de la paix. Un commandant de la force, le chef de la police civile et les principaux dirigeants civils de l’opération sont également nommés par le Secrétaire général. L’ensemble des responsables nommés pour la mission planifient simultanément les aspects politiques, militaires et fonctionnels de l’opération.
L’installation du quartier général de la mission se fait dès que possible via l’envoi d’une première équipe qui prépare le déploiement progressif des Casques bleus et de l’ensemble des composantes de l’ONU.
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L’ONU ne dispose pas d’armée ou de forces de police. Les Casques bleus sont principalement des militaires ou des forces de police prêtés sur la base du volontariat par des pays membres de l’ONU. Les agents civils des opérations de maintien de la paix sont eux des fonctionnaires internationaux recrutés et déployés par le Secrétariat de l’ONU. »
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Notre question est: sachant que l’ONU a occupé Haïti militairement entre juin 2004 et octobre 2017 suite à la résolution 1542 du Conseil de Sécurité, considérant la balkanisation du territoire national actuellement, pourquoi les Haïtiens ne décideraient pas eux-mêmes de régler leurs problèmes?
M. Charles Philippe BERNOVILLE
Fondateur de PROFILE AYITI.
Source: United Nations Regional Information Center (unric.org).