Le coup d'État du 30 septembre 1991 contre Jean-Bertrand Aristide est vu comme une rupture brutale du processus démocratique en Haïti et une violation de la constitution du 29 mars 1987.
En 1990, les élections générales en Haïti sont considérées, dans l'opinion publique nationale et internationale, comme les premières élections réellement démocratiques jamais réalisées dans le pays. Elles sont organisées entre décembre 1990 et janvier 1991 sous la présidence de Madame Ertha Pascal-Trouillot, première femme présidente d'Haïti. Elle a été nommée.
Le 16 décembre 1990, le premier tour des élections présidentielle et législatives est tenu. Le 24 décembre, le Conseil Électoral Provisoire confirme la victoire du père Jean-Bertrand Aristide à l'élection présidentielle avec plus d'un million de voix obtenues, et le citoyen Marc Bazin arrive en deuxième position.
Liste des candidats qui ont obtenu les plus grands nombres de voix lors des élections présidentielles de 1990:
J. B. Aristide de FNCD: 1,107125 voix.
Marc Bazin de ANDP: 223,277 voix.
L. Déjoie de PAIN: 80,057 voix.
Hubert de Ronceray de MDN: 54,871 voix.
Sylvio Claude de PDCH: 49,149 voix.
R. Théodore de MRN: 30,064 voix.
T. Désulmé de PNT: 27,362 voix.
V.R. Joseph de MKN: 21,351voix
F. Latorture, MODELH-PRDH: 15,096 voix.
R.V. Jeanty de PARADIS: 12,296 voix.
F. Simon IND: 10,117 voix.
Le 20 janvier 1991, le second tour des élections pour le Sénat et la Chambre des députés est organisé. Le 7 février 1991, le père Jean Bertrand Aristide est investi officiellement comme président de la République et le citoyen René Préval est nommé Premier Ministre.
Mais, que s'est-il passé par la suite? Pourquoi le père catholique, considéré comme le premier président élu démocratiquement depuis le départ de Jean-Claude Duvalier le 7 février 1986, a-t-il été renversé par les Forces Armées d'Haïti?
En effet, l'histoire rapporte que le 23 septembre 1991, le président haïtien le plus démocratiquement élu, Jean Bertrand Aristide, fait un discours devant l'assemblée générale de l'Organisation des Nations-Unies dans lequel il rend les riches d'Haïti responsables de la misère du peuple. Le 27 septembre, le président Aristide retourne au pays et s'adresse à la population haïtienne en faisant un discours dans lequel il demande aux bourgeois d'Haïti de réinvestir dans le pays.
Au lieu de le voir comme une opportunité à saisir pour créer de nouvelles entreprises dans le pays, les riches d'Haïti et leurs alliés considèrent le discours du président comme une menace officielle ajoutée à un ensemble de slogans et citations créoles populaires anti-bourgeois utilisés fréquemment par Jean-Bertrand Aristide quand il s'adresse au peuple. Parmi ces slogans, "wòch nan dlo pa konn doulè wòch nan solèy" qui est en fait un proverbe créole, est le plus connu.
Par conséquent, dans la nuit du 29 au 30 septembre 1991, le président Jean Bertrand Aristide est renversé, puis est exilé à Caracas par le Chef de l'armée qu'il avait lui-même nommé, le lieutenant-général Raoul Cédras. Pendant le coup d'État, le pasteur Sylvio Claude du Parti Démocrate Chrétien Haïtien, est assassiné aux Cayes; Roger Lafontant est exécuté au pénitencier national sous les ordres des services secrets français.
Dans les jours qui ont suivi la chute de Jean Bertrand Aristide, l'Armée trouve une entente avec le juge Joseph Nérette, le nomme président provisoire et Jean Jacques Honorat est choisi comme Premier Ministre.
Le 08 octobre 1991, l'Armée installe le nouveau président provisoire, S.E. Joseph Nérette. Le 11 octobre, plus de 100 000 Haïtiens descendent dans les rues à New-York, Etats-Unis d'Amérique, pour réclamer le retour de Jean Bertrand Aristide au pouvoir. Mais, le président ne retournera au pouvoir qu'en octobre 1994 pour terminer son mandat avec le slogan
Pour en savoir plus, PROFILE AYITI vous recommande "Les élections de 1990 en Haïti; Haïti: Dix ans d'histoire secrète, Nicolas Jallot et Laurent Leasage, 1995".
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.