"Secrétaire d’Etat,
Une dette sacrée était imposée à la génération actuelle. Il était réservé à la Sainte Cité dont le soleil radieux du 1er janvier 1804 éclaira, à la proclamation de l’Acte de l’Indépendance, le vif et profond enthousiasme dans cette journée mémorable dont les échos apprirent aux Nations la noble et magnanime résolution d’un peuple héroïque de "périr plutôt que de vivre sous une domination étrangère" de prendre l’initiative à cet égard.
Sans doute, le temps marqué était arrivé d’invoquer l’intervention de la religion, et de lui demander, au nom de la reconnaissance nationale, au nom de la piété du bon et sensible peuple haïtien, ses consécrations, ses prières et ses vœux, pour les cendres vénérées du suprême héros, auteur de notre salut, de notre liberté et de notre régénération sociale et politique.
Des citoyens de cette cité, obéissant aux inspirations de leur patriotisme, ont résolu d’ouvrir une souscription qui a pour but de célébrer un service solennel en mémoire de l’immortel Jean Jacques Dessalines. Mais cette cérémonie n’atteindrait-elle pas mieux son objet en y associant le Gouvernement ? Et ce résultat atteint ne serait-il pas d’une haute convenance politique, pour qu’il lui donnât un cachet national qui répondit à l’importance de la solennité et du grand citoyen qui en est l’objet, qu’il y vint déployer une pompe officielle, rehaussée par des honneurs militaires acquis aux guerriers et proportionnés au rang de l’Empereur ?
Telles sont, Secrétaire d’Etat, les idées qui nous préoccupent et qui déterminent notre démarche auprès de vous.
Nous venons donc solliciter le concours du Gouvernement, et vous prier de transmettre, dans les limites de vos attributions, des ordres de nature à procurer à cette solennité funèbre le caractère dont nous aurions désiré la voir revêtue.
Dans l’espoir de l’obtention de cet acte de justice de votre patriotisme élevé, Nous avons l’honneur de vous saluer avec un profond respect.
Signé: 23 habitants de Gonaïves, le 25 mars 1845."
Vous venez de lire l'extrait d'une lettre que les habitants des Gonaïves ont adressée au Secrétaire d’État haïtien de la Guerre, le 25 Mars 1845, pour obtenir l'autorisation de célébrer un service funèbre en mémoire de l'immortel Jean-Jacques Dessalines. Le même jour, le Conseil des Secrétaires d'État leur a répondu favorablement par une lettre responsive les autorisant à commémorer la mort de Jean Jacques DESSALINES. Dans cette lettre responsive, le Conseil d'État traite les habitants des Gonaïves de "Honorables Citoyens", leur apprend que le Président de la République approuve leur demande et qu'il est un honneur de pouvoir les saluer avec Considération.
"Port-Républicain, le 25 mars 1845.
En vertu de la décision du Conseil, approuvée par le Président de la République, il vous est permis, honorables concitoyens, d’après votre sollicitation, de commémorer Jean-Jacques Dessalines, d’éternel souvenir; cette commémoration devant être faite avec tout l’éclat possible, le ministre de la Guerre, de la Marine et des Relations extérieures donnera ordre au général de brigade, commandant l’arrondissement des Gonaïves, d’ajouter à la solennité pompeuse de la cérémonie religieuse les honneurs dus au grand homme, vengeur de la race africaine et libérateur d’Haïti.
Nous avons l’honneur de vous saluer avec considération,
Signé :Hippolyte".
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.