Considérée comme la ville la plus propre d'Haïti depuis plusieurs années, tracée en carreaux damiers depuis 18ème siècle, Fort-Liberté, ancienne ville de garnison, est le Chef-lieu du Département du Nord'est, de l'Arrondissement de Fort-Liberté et 9ème ville d'Haïti. Elle a une superficie de 256 km2 et comprend quatre sections communales dont Dumas, Bayaha, Loiseau et Haut-Madeleine. Elle est bornée au nord par l'océan Atlantique, à l'est par les communes de Ferrier et de Ouanaminthe, au sud par les communes de Carice et de Vallières. On entre généralement dans la ville de Fort-Liberté par l'avenue Sténio-Vincent ou la Grande-Rue se prolongeant en ligne droite jusqu'au fort Dauphin, son ancien nom.
En effet, en 1578, les esclavagistes espagnols fondent la ville de Bayaha, l'actuel Fort-Liberté. Le nom de Bayaha vient du mot "Bahia" qui signifie Baie en espagnol et de "Ha", interjection pour exprimer l’admiration de la magnifique baie. En 1697, par le traité de Riswick, les esclavagistes espagnols accordent à la France le droit de coloniser la partie occidentale de l'île d'Hayti. Joseph d'Honon de Gallifet, gouverneur de la Tortue, installe à Bayaha des soldats congédiés de la garnison du Cap-Français, l'actuel Cap-Haïtien, faisant de la zone un poste de vigie face aux Espagnols. On y développera des sucreries et des indigoteries.
L'histoire rapporte que le 8 août 1730, Étienne de Chastenoye, gouverneur de l'île Sainte-Croix, entame la construction d'un fort de défense qu'on appellera Fort-Dauphin, en hommage à Dauphin Louis, fils du roi Louis XV. Le nom de la ville de Bayaha se changera alors en Fort-Dauphin sous domination française.
Le 18 novembre 1803, l'armée indigène met en déroute les troupes esclavagistes françaises à Vertières. À la suite d'une entente avec le général en chef de l'armée indigène, Jean-Jacques Dessalines, un accord est signé entre les deux armées, et le général français, Rochambeau, obtient 10 jours pour évacuer le fort de Vertières, embarquer les restes de son armée et quitter Saint-Domingue par le port du Cap. Le 29 novembre, soit 11 jours après leur victoire sur l'armée esclavagiste française à Vertières, les généraux haïtiens dont Jean-Jacques Dessalines, Henry Christophe et Clerveaux, proclament la liberté d'Haïti à Fort-Dauphin qui devient, par la même occasion, Fort-Liberté.
Le 26 mars 1811, à Fort-Liberté, Henry Christophe est proclamé Roi, crée le Royaume du Nord d'Hayti et change le nom de la ville en Fort-Royal. La ville reprendra le nom de Fort-Liberté à la mort du Roi Henry Ier, en octobre 1820. En 1842, un terrible tremblement de terre ravage le Nord d'Haïti notamment Cap-Haïtien et la ville de Fort-Liberté n'est pas épargnée. Les Capois ont une admiration particulière pour Fort-Liberté depuis le premier empire jusqu'à nos jours. Historiquement, les Fort-Dauphinois aiment deux endroits d'Haïti: Fort-Liberté et Cap-Haïtien.
Si vous séjournez dans la ville, demandez qu'on vous fasse visiter l'Arc de triomphe, structure monumentale de couleur jaune édifiée à l'entrée de la ville; la fontaine coloniale, placée sur l'avenue Sténio-Vincent; la place d'Armes construite depuis l'époque coloniale; le Fort Dauphin qui se trouve au bout de la Grande rue, à la Pointe de Roche; l'Île Bayau, lieu de prédilection des flibustiers au 17ème siècle; les forts de la Bouque situés à l'embouchure Est de la baie de Fort-Liberté, dont le Fort Saint-Frédéric commencé en 1740, le Fort Saint-Charles construit en 1740, et la Batterie de l'anse édifiée en 1756, avec un parapet en ligne brisée sur la mer et une poudrière, le Fort La Bouque, construit sur l'emplacement d'un ancien fort espagnol, a reçu sa première garnison en 1736 et servait de prison d'État sous l'empereur Faustin 1er.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984), pp. 121–150; López Hernández, Ignacio J. Fundar para defender: fortificación y geoestrategia en Saint-Domingue entre 1665 y 1748, Gladius, Vol 39, 2019, pp. 147-168".
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.