Le 1er Janvier 1804, les Généraux haïtiens dont Jean-Jacques Dessalines et Henry Chrisophe se réunissent aux Gonaïves pour proclamer officiellement l'Indépendance d'Hayti. Sachant que la lutte pour la liberté est constante, Dessalines, accompagné des Généraux assemblés, demande qu'on prononce un serment de liberté avant même que la lecture de l'Acte de l'Indépendance ne soit donnée par Louis Félix Mathurin Boisrond dit Boisrond-Tonnerre.
Par ce serment, les Généraux et Chefs de l'armée jurent de renoncer à jamais à la France, de mourir plutôt que de vivre sous sa domination et de combattre jusqu'au dernier soupir pour l'indépendance. Il y a eu un acte.
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Il faut noter que l'Acte de l'Indépendance d'Haïti est en grande partie l'expression de la pensée de Jean-Jacques Dessalinnes à l'égard des Français et à l'égard des blancs. En revanche, nous y avons trouvé un passage dans lequel Dessalines avait prédit que le sort des Haïtiens serait tragique s'ils venaient à le trahir.
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Mais, que s'est-il vraiment passé avec le seul exemplaire imprimé de l'Acte de l'Indépendance suite à la proclamation? A-t-il été vendu ou volé? Par qui? Quand? Et comment? Pourquoi les Haïtiens n'ont-ils pas accès à ce document 216 ans plus tard?
L'histoire rapporte qu'en 1903, soit un an avant la célébration du Centenaire de l'Indépendance, sous la présidence de Nord Alexis, dans son numéro 212, le journal Le Soir pose la question suivante: où se trouve l’acte de l’indépendance d’Haïti ? Deux lecteurs réguliers du journal tentent de répondre à la question qui deviendra historique. Dans son numéro 215, le journal publie les tentatives de réponse de ces deux lecteurs.
Selon le premier lecteur, l'Acte de l'indépendance se trouvait aux Archives Nationales d'Haïti sous le gouvernement de Soulouque avant d'être enlevé ou vendu, probablement sous Geffrard, à un Allemand qui en aurait fait don à un musée de son pays.
Mais, il y a eu un inconvénient: c'est que personne n'était capable de vérifiér cette première information, pas même le journal qui avait posé la question ouvertement.
Selon le deuxième lecteur, l’acte de l'indépendance d'Haïti se trouvait entre les mains d’un jurisconsulte haïtien qui avait été autorisé à faire des recherches dans les Archives Nationales du pays.
Mais, il y a eu un autre inconvénient: c'est qu'au moment où le lecteur du journal Le Soir répondait à la question ouverte, le jurisconsulte dont il parlait était déjà mort depuis des années. D'ailleurs, il l'avait lui-même relaté dans sa réponse. Donc, personne n'était en mesure de vérifier cette deuxième information non plus.
En outre, un autre journal de l'époque Le Moment, également intéressé par la question, fera le devoir de rencontrer l’historien Thomas Madiou pour l'interroger sur le sujet. Selon Madiou, la pièce achetée au fort des troubles intérieurs de la seconde moitié du 19ème siècle à une personne, alors Consul S.M.B., a été expédiée au British Muséum de Londres, Capitale de l'Angleterre. Madiou n'a pas cité le nom de l'acheteur ni celui du vendeur. Mais, nous savons aujourd'hui qu'il s'agissait d'un certain Byron, ancien consul anglais, qui a acheté la seule copie imprimée de l'acte de l'indépendance d'Haïti pour un montant inconnu d'un vendeur inconnu.
Néanmoins, en février 2010, l'étudiante Julia Garfield découvre comme par hasard le seul exemplaire imprimé de l'acte de l'indépendance d'Haïti dans les Archives Nationales britanniques à Londres. En avril de la même année, la direction de l’Université Duke de Durham où elle étudie, fait une annonce sur cette découverte historique.
Pour voir l'original acte de l'indépendance et son contenu, cliquez ici https://www.facebook.com/424003571027009/posts/2709852475775429/
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Eurêka, Le Matin, Daly Valet, 2010; l'Acte de l'indépendance d'Haïti avait-il été volé ou vendu, Radio Kiskeya, Pierre Josué Agénor Cadet, 2010; Saint-Domingue Redevient Haïti, Wesner Emmanuel; À propos de l’histoire d’Haïti, Saviez-vous que… l’acte de naissance, Le Nouvelliste, Jean Fils Ledan, 2002."
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Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.
