Le 18 juin 1799, le Fort Garit à Petit-Goâve est attaqué par les troupes françaises de Saint-Domingue, dirigée par le général Rigaud. Une garnison du général Toussaint Louverture, commandée par Laplume, est battue. Le 25 juillet, Port-de-Paix est occupé par Toussaint et le Nord-Ouest est pacifié.
Le 4 février 1800, Rigaud demande du renfort et des provisions en utilisant deux navires qui connaîtront des sorts malheureux avant même qu'ils n'arrivent dans les eaux haïtiennes: le US Experiment du blocus naval américain fait couler le premier et capture l'autre. Le 12 Mars, la ville de Jacmel est occupée et conquise par les régiments du Nord, l'armée de Toussaint.
Le 19 juin 1800, l'armistice général est proclamé dans le Sud par le général Toussaint Louverture. Le 17 Juillet de la même année, à Aquin, Rigaud est battu à nouveau par Toussaint qui lui demande de négocier, mais il refuse.
Le 25 juillet, l'armée de Toussaint Louverture occupe Saint-Louis du Sud et marche sur les Cayes. Le 1er août, Rigaud ordonne que la ville des Cayes soit brûlée, mais personne n'obéit à l'ordre. Toussaint rentre triomphalement dans la ville.
Le 22 novembre, après le massacre des officiers blancs et mulâtres dans le Sud, Toussaint retourne au Cap où il est triomphalement reçu. Le 25 novembre, Toussaint fait arrêter Roume, et l'emprisonne à Dondon.
Le 6 Janvier 1801, une armée de 4 500 hommes, menée par Paul Louverture, le frère de Toussaint, atteint la ville de Santo-Domingo. Le 21 janvier, Don Joaquin, gouverneur espagnol de la partie de l'Est, capitule, et on embarque Chanlatte pour le Venezuela. Le 26 janvier, le général Toussaint Louverture reçoit les clés de Santo-Domingo et abolit l'esclavage. Il devient le Seul Maître de toute l'Île d'Haïti mais ne proclame pas Son Indépendance.
Il commet la plus grande erreur de sa vie et s'en rendra compte le jour de sa capture et celui de sa déportation pour être jeté en prison au fort de Joux en France, en 1802. Il est arrêté par surprise pour être humilié. Il exprimera ses regrets et reconnaîtra son erreur dans "Mémoires du Général Toussaint Louverture, écrit par lui-même, avant de mourir de froid et de chagrin.
Voici un extrait du mémoire où le général Toussaint Louverture questionne l’injustice et le mauvais traitement réservés à lui et à sa famille:
"Si l’on n’avait plus besoin de mes services et qu’on avait voulu me remplacer, n’eût-on pas dû agir avec moi comme on agit dans tous les temps à l’égard des généraux blancs français? On les prévient avant de les dessaisir de leur autorité; on envoie une personne chargée de leur intimer l’ordre de remettre le commandement à tel ou tel ; et dans le cas où il refuse d’obéir, on prend alors de grandes mesures contre eux ; on peut alors avec justice les traiter de rebelles et les embarquer pour la France.
J’ai vu même quelques fois des officiers généraux criminels pour avoir manqué à leurs devoirs ; mais en considération du caractère dont ils étaient revêtus, on les ménageait, on les respectait jusqu’à ce qu’ils fussent devant l’autorité supérieure.
Le général Leclerc n’aurait-il pas du m’envoyer chercher et me prévenir lui-même qu’on lui avait fait des rapports contre moi sur tel ou tel objet, vrai ou non? N’aurait-il pas dû me dire: "Je vous avais donné ma parole et promis la protection du gouvernement; aujourd’hui, puisque vous vous êtes rendu coupable, je vais vous envoyer auprès de ce gouvernement, pour rendre compte de votre conduite". Ou bien : "Le gouvernement vous ordonne de vous rendre auprès de lui, je vous transmets cet ordre". Mais point du tout: il a au contraire agit envers moi avec des moyens qu’on n’a jamais employés même à l’égard des plus grands criminels. Sans doute je dois ce traitement à ma couleur; mais ma couleur m’a-t-elle empêché de servir ma patrie avec zèle et fidélité? La couleur de mon corps nuit-elle à mon honneur et à ma bravoure?
À supposer même que je fusse criminel et qu’il y eût des ordres du gouvernement pour me faire arrêter, était-il besoin d’employer cent carabiniers pour arrêter ma femme et mes enfants sur leurs propriétés, sans égard pour le sexe, l’âge et le rang; sans humanité et sans charité? Fallait-il faire feu sur mes habitations, sur ma famille, et faire piller et saccager toutes mes propriétés? Non. Ma femme, mes enfants, ma famille ne sont chargés d’aucune responsabilité. Ils n’avaient aucun compte à rendre au gouvernement; on n’avait même pas le droit de les faire arrêter"...
Toussaint Louverture demeurera le Premier des Noirs, mais c'est Jean-Jacques Dessalines qui corrigera l'erreur de son ancien maître et de son ancien général en prenant la tête de la lutte pour la liberté des Noirs afin de conduire Haïti à l'indépendance le 01 Janvier 1804. Par cet acte, Dessalines obtiendra le titre honorifique de "Père fondateur de la nation haïtienne", mais ne réussira pas à conquérir la partie occidentale de l'Île, l'actuelle République Dominicaine, malgré la Campagne de l'Est.
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande "Mémoires du Général Toussaint Louverture, écrit par lui-même; Éventail d'histoire vivante d'Haïti, tome 1, Leslie François Manigat".
Pour lire un extrait de l'ouvrage recommandé sur notre plate-forme, Mémoires du Général Toussaint Louverture, cliquez sur la description ci-dessous:
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M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.