L'opposition politique haïtienne commet régulièrement l'insupportable erreur d'annoncer à chaque mobilisation le départ éventuel du chef de l'État, Monsieur Jovenel Moïse. Cette pratique, si elle motive à court terme, demeure néanmoins très dangereuse du point de vue de la confiance politique sur le long terme.
En annonçant à chaque fois le départ d'un président qui n'est jamais parti, les leaders de l'opposition politique se mettent à rivaliser avec le locataire du Palais National sur le terrain vague du mensonge inconsciemment. C'est un jeu fatigant pour un peuple désespéré.
Donc, l'idée serait plutôt de mobiliser la population sans avoir nécessairement besoin d'annoncer ce qui va se passer avec un président qui n'est pas adulte, qui ne peut pas décider s'il doit partir ou rester.
Autrefois, le peuple souverain pouvait décider si son président doit partir du pouvoir ou rester au pouvoir. Par contre, la réalité est différente aujourd'hui. Car, plus adulte et plus souveraine, la communauté internationale est capable de maintenir un président en poste en Haïti même si celui-ci voudrait s'en aller parce que le peuple le lui aurait demandé. Enfin bref, qui décide qui reste souverainement ici ?
Certains disent que le président ne s'était pas montré ce matin, mais qu'il s'était rendu au marché sachant que le pays sera verrouillé demain ? Alors c'est un président qui commence à comprendre la réalité, parce que dans notre pays, diriger c'est prévoir, puis être verrouillé !
M. Charles Philippe BERNOVILLE
Octobre 2019.
L'erreur de l'opposition politique haïtienne.
octobre 08, 2019
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