En ce qui concerne la gouvernance d'Haïti aujourd'hui, nous sommes arrivés à la malheureuse conclusion que les profiteurs de Port-au-Prince sont fatigués et sont incapables de continuer à mener la barque nationale. La capitale haïtienne est elle-même devenue une véritable cité de pauvres et de pauvreté, de criminels et de crimes, avec le niveau d'insécurité le plus élevé de l'île. Pas une seule institution publique ou étatique soit en mesure de servir la République aujourd'hui, même pour offrir les services de base ou les plus élémentaires.
En effet, le pouvoir exécutif, déprimé, a perdu toute la tête. Plus personne ne voudra croire en la parole de la République de Port-Au-Prince. Quelle honte pour les hommes de l'Ouest! Accusé de corruptions, d'être improductif et de coûter cher aux contribuables, le parlement haïtien n'inspire pas confiance et devient la cible d'un éventuel soulèvement populaire. Députés et sénateurs sont déshonorés, et à leur tour, ils déshonorent la République d'Haïti. Soupçonné de faire le jeu des hommes politiques corrompus et de quelques ambassades étrangères depuis des années, le pouvoir judiciaire n'intéresse plus personne. L'Haïtien le plus patient se donne justice à lui-même aujourd'hui quand le dossier est urgent, et que le besoin se fait sentir. Les plus malins détiennent des armes à feu illégalement.
La police nationale d'Haïti est devenue une véritable problématique d'État. Lorsque ce ne sont pas des infiltrations au sein même de l'institution policière, ce sont des agents en service qui tuent un de leurs frères d'armes, et la seule excuse qu'on vous balance au nez, c'est que l'agent tué était en civile, armé, mais n'a pas eu le temps de s'identifier. Tandis que certains bandits prennent la parole dans les soit-disant grands médias de Port-au-Prince pour s'expliquer ou se justifier, d'autres sortent avec leurs groupes armés pour manifester ou défiler; d'autres encore défient la police. Entre temps, il existe un peuple qui meurt lentement de faim, qui habite dans des villes sales sans infrastructures, sans eaux, sans énergies électriques.
Bref, du point de vue institutionnel, le pays n'existe presque plus sachant que Port-au-Prince modélise la province qu'elle a pillée depuis plus de deux siècles. Par conséquent, pour s'échapper au pire et limiter les dégâts à venir, nous, l'équipe de PROFILE AYITI, avons décidé de revoir notre position sur les idées séparatistes et indépendantistes que des leaders d'organisations du Nord émettent constamment dans leurs réunions, auxquelles nous sommes toujours invités.
Et dans cette affaire, nous nous embarquerons et embarquons avec nous toutes celles et tous ceux qui sont animés par un idéal Christophien. L'échec de la République de Port-au-Prince étant constaté, la province notamment le Nord, doit se retirer, proclamer son indépendance et se réorganiser pour se refaire. Son développement en dépend. Si Henry Christophe l'avait fait hier, nous le pouvons encore aujourd'hui. Notre développement et notre avenir en dépendent essentiellement.
Nous profitons de l'occasion pour nous excuser auprès de ceux-là qui ont toujours cru à ces idées indépendantistes, contre lesquelles nous avions exprimé une position défavorable par le passé. Heureusement, il n'y a que les dieux et les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Nous sommes donc profondément désolés. Vive la République du Nord!
M. Charles Philippe BERNOVILLE
Président de PROFILE AYITI.