La gestion d’un pays doit tenir compte des données statistiques démographiques, économiques, éducatives ou sociales c'est-à-dire de l’évolution de la population, de l’évolution de l’économie etc.
Les données sur les taux de natalité ou de mortalité; les taux de fécondité ou de fertilité; la densité, les taux de scolarité ou d'analphabétisme; les taux de chômage , de croissance économique, de l'inflation doivent être évidentes. Le dernier recensement plus ou moins sérieux effectué en Haïti par l’Etat date plus de 20 ans, selon les recherches.
Cela signifie littéralement que les dirigeants actuels ne connaissent pas le nombre exact d’Haïtiens vivant sur le territoire national. Ils ne savent pas non plus, le nombre d’étrangers qui s’installent dans le pays. L’administration publique ne peut se faire en dehors des données mathématiques bien articulées. Un dirigeant qui ne sait pas pour combien de personnes il gouverne, est un mauvais dirigeant.
Les données tels le nombre d'enfants par tranche d'âge, le nombre de garçons et de filles; le nombre de femmes par catégorie, femmes des villes ou de la campagne, femmes célibataires avec enfant ou sans enfant, femmes handicapées ou à mobilité réduite; le nombre d'hommes par catégorie et par tranche d'âge, hommes des villes ou de la campagne, hommes actifs ou au chômage ou handicapés, sont essentielles pour gouverner.
On se rappelle les malentendus qu’il y a eu entre les membres d'un même gouvernement au sujet du nombre d’enfants envoyés à l’école durant les années 2011, 2012 et 2013. D’un coté, le président avait avancé le chiffre de 1 à 2 millions d’enfants. D'un autre coté, un ministre a donné un chiffre différent.
Cela signifie littéralement que le président et le ministre faisaient des spéculations sur les chiffres. Ce fut un scandale public. Dans une séance de GOUVENMAN LAKAY OU organisée à Miami, on a avancé le nombre de 1 200 000 enfants nouvellement envoyés à l’école primaire. Cependant, le nombre de professeurs dans les écoles primaires n’a pas augmenté.
À l'heure actuelle, quasiment aucun dirigeant haïtien ne peut vous dire avec exactitude le nombre d’enfants haïtiens nés dans le pays ou à l’étranger par année, le nombre de décès déclarés ou enregistrés par année, le nombre de citoyens haïtiens qui travaillent dans le secteur privé ou public, le nombre de nouvelles entreprises ou de nouveaux emplois créés par année etc. Cependant, ils vous parlent tous d’un pays émergent d’ici à 2030.
Nous savons, par exemple, que plus de 200 000 jeunes participent aux examens de bac chaque année dont 30 000 obtiennent leur diplôme, selon le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle. Maintenant la question est : que deviennent les 170 000 autres qui ne réussissent pas leur bac?
M. Charles Philippe BERNOVILLE,
Président de PROFILE AYITI.